Actualités et évènements espace pro

Lancement d’une alliance historique en Afrique pour lutter contre la désinformation autour de la COVID-19

HM3A5129-2

Lancement d’une alliance historique en Afrique pour lutter contre la désinformation autour de la COVID-19

Lancement d’une alliance historique en Afrique pour lutter contre la désinformation autour de la COVID-19

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé aujourd’hui l’Alliance pour la Riposte contre l’Infodémie en Afrique (AIRA), pour coordonner les actions et mettre en commun les ressources afin de lutter contre la désinformation autour de la pandémie de COVID-19 et d’autres urgences sanitaires en Afrique.

Les plateformes numériques ont été inondées d’informations relatives à la COVID-19 depuis le début de la pandémie à la fin de l’année 2019. Des informations sur le virus ont été partagées et consultées plus de 270 milliards de fois en ligne et mentionnées près de 40 millions de fois sur Twitter et sur des sites d’information en ligne dans les 47 pays de la Région africaine de l’OMS entre février et novembre 2020, selon UN Global Pulse, l’initiative du Secrétaire général des Nations unies sur les données importantes et l’intelligence artificielle.

Une grande partie de ces informations sont inexactes et trompeuses et continuent d’être partagées quotidiennement par les utilisateurs de médias sociaux, intentionnellement ou non. L’infodémie liée à la COVID-19 est amplifiée en ligne par les médias sociaux, mais des informations erronées sur la santé circulent également hors ligne.

Il est difficile de mesurer avec précision la part de désinformation qui circule, cependant des organisations africaines de vérification des faits affirment avoir démenti plus d’un millier de ces fausses informations depuis le début de la pandémie. Parmi les désinformations largement partagées, il y a les conspirations autour de traitements non prouvés, de faux remèdes et de messages anti-vaccins.

« Dans les situations d’urgence sanitaire, la désinformation peut tuer et faire en sorte que les maladies continuent de se propager. Les populations ont besoin de faits prouvés et scientifiquement établis pour leur permettre de prendre des décisions éclairées sur leur santé et leur bien-être, et une surabondance d’informations – une infodémie – avec de la désinformation en prime rend difficile le discernement entre ce qui est correct et réel. Cette nouvelle alliance cruciale apporte une portée, des connaissances et des compétences uniques pour aider à arrêter l’impact de la désinformation qui est dangereuse », a déclaré a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Entre autres, l’Alliance pour la Riposte contre l’Infodémie en Afrique travaillera de manière collaborative pour réfuter les fausses informations concernant les vaccins de COVID-19 et compléter sur le terrain les efforts de sensibilisation à la santé publique et d’engagement communautaire en créant une demande de vaccins dans la Région.

Le réseau est la première initiative de ce type et il rassemble 13 organisations internationales et régionales et des groupes de vérification des faits ayant une expertise dans les domaines de la science de données et du comportement, de l’épidémiologie, la recherche, la santé numérique et la communication afin de détecter, démanteler et contrer la désinformation nuisible concernant les questions de santé publique en Afrique.

L’Alliance encouragera les détenteurs de données à communiquer de manière proactive et aidera les journalistes et les médias à partager avec efficacité des informations vitales fondées sur des preuves scientifiques, ainsi qu’à réfuter la désinformation sur les questions de santé. Elle vise également à appuyer les pays africains individuellement dans l’élaboration de stratégies de gestion des infodémies adaptées, notamment en analysant les tendances et les comportements, en recrutant des spécialistes et en affinant des stratégies systématiques de participation reposant sur la recherche et l’analyse.

Cette initiative met en pratique les principales recommandations sur la gestion des infodémies qui ont été élaborées par plus de 1 300 experts de différentes disciplines au début de 2020 sous les auspices du Réseau mondial d’information sur les épidémies (EPI-WIN) de I’OMS.

Les membres de l’Alliance sont le CDC Afrique, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), l’initiative Vérifié des Nations unies, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et l’initiative Global Pulse des Nations unies. Les organismes participants et de soutien comprennent Africa Check, Agence France-Presse Fact Check, PesaCheck, Dubawa et Meedan.


Citations supplémentaires

CDC Afrique

« L’Afrique ne peut vaincre la pandémie de COVID-19 et d’autres épidémies qu’en s’appuyant sur des informations fiables fondées sur les éclairages que les scientifiques apportent à la discussion. Pour lutter contre la désinformation et les mauvaises interprétations, les experts en santé publique doivent travailler avec les communautés et les médias de manière cohérente et continue. C’est la valeur que le partenariat AIRA apporte à l’ensemble des réponses sur le continent », a déclaré le Dr John Nkengasong, directeur des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique).

Nations unies (Vérifié)

« Il est essentiel de travailler ensemble pour lutter contre la désinformation autour de la pandémie, en particulier à mesure que nous nous rapprochons de la disponibilité de vaccins viables. Nous savons que la désinformation peut causer de graves préjudices et saper la confiance dans la médecine et la science au moment où cela importe le plus, entravant en fin de compte les efforts de santé publique visant à mettre fin à la pandémie qui continue de coûter inutilement la vie à tant de personnes en Afrique. C’est pourquoi l’initiative Vérifié des Nations unies a rejoint l’Alliance pour la riposte contre l’infodémie en Afrique. Nous pouvons maintenant mettre nos cœurs, nos esprits et nos forces en commun pour aider à préserver la sécurité et la santé des communautés et à les doter d’informations vitales », a déclaré Melissa Fleming, secrétaire générale adjointe à la communication mondiale des Nations unies.

L’initiative Global Pulse des Nations unies

« Nous voyons comment la désinformation en ligne affecte les processus décisionnels avec des effets immédiats en raison du manque de temps pour effectuer un contrôle de qualité. Avec notre nouvelle équipe Crisis Insights, nous utilisons des analyses avancées, des données en temps réel et des méthodes d’intelligence artificielle pour soutenir le travail opérationnel des partenaires des Nations unies dans la lutte contre cette pandémie et l’infodémie qui s’est développée en parallèle. Nous sommes heureux de rejoindre l’Alliance pour la riposte contre l’infodémie en Afrique et de partager nos compétences et notre expertise pour assurer la sécurité des populations », a déclaré Robert Kirkpatrick, directeur de UN Global Pulse, l’initiative d’innovation du secrétaire général des Nations unies.

UNESCO

« Si la désinformation déresponsabilise, l’information responsabilise. Ce sont les droits à la liberté d’expression et à l’accès à l’information qui garantissent aux citoyens la possibilité de trouver des informations pertinentes pour prendre des décisions importantes en ces temps difficiles. Avec nos partenaires de l’AIRA, l’UNESCO se réjouit de continuer à soutenir les citoyens avec des outils permettant de distinguer plus facilement les vrais faits des mensonges et des rumeurs, d’encourager la diffusion proactive par les détenteurs de données afin de rendre les informations pertinentes accessibles, et de donner aux partenaires des médias les moyens de rendre compte de manière professionnelle au sujet de la COVID-19 tout en réfutant la désinformation », a déclaré Guy Berger, directeur de la stratégie et des politiques dans le domaine de la communication et de l’information à l’UNESCO.

UNICEF

« Nous sommes heureux de rejoindre l’Alliance pour la riposte à l’infodémie en Afrique afin de soutenir les communautés avec lesquelles nous travaillons pendant la COVID-19. Il est extrêmement utile de renforcer la prévention de la COVID-19 en atténuant et en réfutant les rumeurs pour permettre aux familles de prendre des décisions éclairées. Dans le même temps, les stratégies et les outils développés dans le cadre de cette initiative conjointe peuvent également être appliqués à nos interventions en cours dans d’autres situations d’urgence en matière de santé publique », a déclaré Mohamed M. Malick Fall, directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe.

« La désinformation, les fausses nouvelles et les rumeurs sapent et affaiblissent la lutte nationale et mondiale contre la COVID-19 et menacent les droits des enfants. A l’heure où la perception des risques associés à la COVID-19 et l’adhésion aux mesures de prévention diminuent, des efforts collectifs et conjoints sont indispensables pour atténuer les effets de la désinformation sur l’adoption de comportements préventifs et l’utilisation des services », a déclaré Marie-Pierre Poirier, directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Africa Check

« Au fond, les informations fausses et trompeuses sur la santé concernent des questions dont les gens se soucient. Il nous appartient donc, en tant que vérificateurs des faits, de reconnaître ces motivations, de comprendre les éléments d’information qui s’y rapportent et d’analyser ces points de vue de manière à avoir un impact significatif sur la compréhension du public et, par extension, sur la qualité de vie. Chez Africa Check, nous sommes parfaitement conscients que nous ne pouvons pas y arriver seuls ; la collaboration est cruciale. C’est pourquoi nous tenons à faire partie de cette Alliance multipartite », a déclaré Lee Mwiti, rédacteur en chef d’Africa Check.

Dubawa

« L’équipe Dubawa, qui a participé à plusieurs projets conjoints de vérification des faits et qui est bien consciente de l’importance de ces efforts, surtout dans un moment comme celui-ci, est enthousiaste quant à l’impact potentiel que ce projet né dans un esprit de collaboration, de vérité et d’intérêt public aura sur le monde alors que nous continuons à naviguer dans cette crise actuelle », a déclaré Deji Adekunle, directeur adjoint du programme, Premium Times Centre for Investigative Journalism (PTCIJ)

Meedan

« Une coordination étroite entre les vérificateurs de faits, les institutions de santé publique et les autres acteurs de la communication est essentielle pour relever les défis particuliers de la désinformation auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui, à un moment où l’ambiguïté dans les informations, fondée sur des preuves peu solides ou contradictoires, ou les nouvelles connaissances scientifiques peuvent exacerber la propagation des maladies », a déclaré Nat Gyenes, directrice du Meedan Digital Health Lab.

PesaCheck

« La désinformation peut tuer. Nous constatons qu’un nombre croissant de groupes criminels organisés utilisent des théories de conspiration trompeuses et les craintes du public qui en résultent pour monter des escroqueries destinées à voler des informations bancaires et d’autres données personnelles. Nous constatons également que des allégations d’infodémie sont utilisées par des militants xénophobes et d’autres protagonistes de discours de haine. Cette alliance nous aidera à réfuter beaucoup plus rapidement les fausses allégations et à faire passer le message de manière beaucoup plus étendue », a déclaré Justin Arenstein, directeur général de PesaCheck. 

Dr Moeti s’exprimait aujourd’hui à l’occasion d’une conférence de presse virtuelle animée par le Groupe APO. Elle a été rejointe par Dr Adinoyi Ben Adeiza, directeur régional adjoint et chef de la santé, FICR Afrique ; M. Guy Berger, directeur de la stratégie et de la politique dans le domaine de la communication et de l’information, UNESCO ; Dr Ahmed Ogwell Ouma, directeur adjoint des centres africains de contrôle et de prévention des maladies ; Mme Natalie Fol, conseillère régionale en communication pour le développement, bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Est et australe ; et Lee Mwiti, rédacteur en chef, Africa Check.

Marque :